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Un tour d'horizon de mes lectures, contemporaines ou classiques. De la poésie, juste pour le plaisir des mots ... De la littérature de jeunesse, au fur et à mesure de mes découvertes. Un peu de cinéma et de la BD de temps à autre ... Bienvenue ... à fleur de mots!

La vie la poésie : Pablo Neruda, Antarctique - Ismaël Billy, Baïkal

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Quand les poètes évoquent le bout du monde, ils nous y transportent.

Ce matin, j'ai choisi de rassembler deux poèmes que j'aime beaucoup, formant écho.

Le premier est un hommage à Pablo Neruda, de son vrai nom Neftali Ricardo Rayes, poète chilien, né le 12 juillet 1904 et mort le 23 septembre 1973. Hommage à ce grand poète donc, pour le soixantième anniversaire de sa mort. Il reçut le Prix Nobel de littérature en 1971, notamment pour Chant général (1950), une oeuvre vibrante, aux accents de révolte et de lutte politique.

Pour moi, les poèmes d'Ismaël Billy, hymne grandiose à la nature avec laquelle le poète est en osmose, entrent en résonnance, par l'écriture et la manière de saisir le monde, avec certains poèmes de la section XIV, "Le grand Océan" de Chant général. Dans sa forme courte, "Baïkal" fait écho à "Antarctique", selon mon ressenti. Le poème, inédit, a été écrit cet été, en Russie, sur les bords du lac Baïkal, merveilleuse source d'inspiration pour Ismaël Billy. J'aime l'atmosphère de "Baïkal" comme j'aime profondément les poèmes de son recueil Efflorescences que j'ai déjà présenté ici et dont je ne peux que vous recommander encore une fois la lecture.

 

IX

 

Antactique

 

Antarctique, couronne australe, grappe

de lampes gelées, cinéraire

de la glace détachée

de la peau terrestre, église brisée

par la pureté, nef précipitée

sur la cathédrale de la blancheur,

autel aux vitres fracassées,

tornade étoilée sur les murs

de la neige nocturne,

donne-moi tes deux seins qu'agitent

la solitude envahisseuse, le lit

de l'effroyable vent masqué

par toutes les corolles de l'hermine,

avec toutes les trompes du naufrage

et l'immersion blanche des mondes,

ou ta poitrine de paix que le froid

nettoie comme un pur rectangle de quartz,

et ce qui ne fut jamais respiré,

l'infini matériel transparent, l'air ouvert,

la solitude sans terre et sans pauvreté.

Royaume du midi le plus sévère,

harpe de glace, harpe qui susurre, immobile,

près des étoiles ennemies.

 

Toutes les mers sont ta mer circulaire.

 

Toutes les résistances océanes

ont concentré en toi leur transparence,

et le sel t'a couvert de ses châteaux,

la glace a bâti de hautes cités

sur une aiguille de cristal, le vent

a parcouru ton amer paroxysme

comme un tigre par la neige brûlé

Depuis la nef des glaciers, tes coupoles

ont mis au monde le danger,

et sur le désert de ton dos la vie est là

comme une vigne sous la mer, brûlant

sans se consumer, réservant

le feu pour le printemps

de la neige.

 

Pablo Neruda, Chant général, "Antarctique"(IX),

section XIV "Le Grand océan",

Poésie/Gallimard, page 449.

 

Baïkal

 

Mille bois dans les cimes

Et des ombles aux vagues,

Las, des jeunes dieux se retirent.

 

Des laques bleues électriques

Du lac, des glaces jouent une marche.

Déjà, craquent les marbres du lac,

Il fait si froid.

 

Ismaël Billy, "Baïkal", 2013

Ismaël Billy © Tous droits réservés

Source : L'Ivre de Lire (clic)

 

Je vous propose d'écouter la très belle mise en voix du texte par Gilles-Claude Thériault : il porte les mots du poète et nous transmet son émotion avec une grande générosité. 

 

 

 


 

Bon dimanche !

 

Heide

 

 

Mille bois dans les cimes

Et des ombles aux vagues,

Las, des jeunes dieux se retirent.

.

Des laques bleues électriques

Du lac, des glaces jouent une marche.

Déjà, craquent les marbres du lac,

.

Il fait si froid.

- See more at: http://www.livredelire.com/ismael-billy-un-jeune-poete/#sthash.sXmmK4Ke.dpuf

Mille bois dans les cimes

Et des ombles aux vagues,

Las, des jeunes dieux se retirent.

.

Des laques bleues électriques

Du lac, des glaces jouent une marche.

Déjà, craquent les marbres du lac,

.

Il fait si froid.

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Mille bois dans les cimes

Et des ombles aux vagues,

Las, des jeunes dieux se retirent.

.

Des laques bleues électriques

Du lac, des glaces jouent une marche.

Déjà, craquent les marbres du lac,

.

Il fait si froid.

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T
<br /> très beau, merci !<br />
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