Pour ma 6e participation au rendez-vous de Sophie « Le Mardi sur son 31 », je présente le roman-voyageur de Julia Germillon, Funambules.
L’histoire débute le 3 mars 1991. A la une de tous les journaux, la mort de Serge Gainsbourg. Page 31, le lecteur poursuit sa rencontre avec Sara, jeune allemande encore marquée par l’absence de liberté à Berlin-est, avant la réunification. Parallèlement, on vient de découvrir Mimi, Ben et Jane, des personnages profonds et complexes auxquels on s’attache dés les premières pages. Leurs destinées vont se croiser, de toute évidence.
Voici les deux phrases que je retiens page 31, à propos de Sara :
« Elle avait aspiré à commencer une nouvelle vie à Paris. Mais son rêve s’était toujours limité à son départ pour la France. »
Pourquoi ce passage ? Parce qu’il montre bien l’ambivalence et la complexité de nos désirs profonds. En route pour Paris, capitale qu’elle souhaite habiter depuis toujours, Sara réalise qu’elle était jusqu’à présent si absorbée par son rêve de départ qu’elle ne s’est jamais imaginé l’arrivée. Ainsi, le rejet de « sa ville natale qui [pendant des années] étouffait derrière un mur » se mue soudainement, presque à son insu, en un questionnement troublant sur la vie parisienne qui s’offre à elle, concrètement désormais.
J’aime beaucoup le début de Funambules pour le style très fluide, la toile de fond qui semble se tisser sous nos yeux et la réflexion subtile sur des thèmes comme le rêve, la liberté, l’espoir, l’attrait pour le sens profond de l’art en même temps que le désintérêt pour les choses futiles de la vie.
Je poursuis donc ma lecture avec un immense plaisir, pressée de retrouver les personnages imaginés par Julia…
N’oubliez pas de vous inscrire pour lire à votre tour ce livre-voyageur ! Avec l’accord de l’auteure, je l’enverrai à un futur lecteur dés que j’en aurai terminé la lecture.
A bientôt !
Heide