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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 10:31

 

          J’ai lu ce roman, chaleureusement recommandé par ma libraire, durant un après-midi de sieste intensive (que je n’ai pas faite, du coup, tellement j’étais absorbée par ma lecture …) Je connaissais l’univers de Delphine de Vigan, pour avoir lu No et moi, magnifique roman sur la rencontre et l’adolescence. Je me précipiterai sur ses autres romans dés que j’en aurai le temps !


          L’histoire


         Je ne dirai pas grand-chose sur l’intrigue car, finalement, l’intérêt est ailleurs. Les histoires contées par Delphine de Vigan sont toujours très simples et très actuelles. Mais elles puisent toute leur force, toute leur puissance d’évocation, dans cette simplicité apparente.  

         C’est donc l’histoire de Mathilde et Thibault. Elle est cadre dans une entreprise. Il est médecin. Ils ne se connaissent pas, mais le cheminement douloureux de leur vie les pousse l’un vers l’autre, dans la ville « cette superposition de mouvements. Ce territoire infini d’intersections, où l’on ne se rencontre pas ».


          Mes impressions


          Décidément, j’adore ! Les thèmes développés et le style avec lequel Delphine de  Vigan les aborde, cette pudeur touchante qui se dégage des mots et qui frappe comme un coup de poing, cette virtuosité de la trame narrative, qui permet que toute la logique des événements se cristallise dans un dénouement attendu et inattendu à la fois, mais jamais décevant. Pour moi, Delphine de Vigan est une écrivaine majeure de ce début de XXIe siècle dont elle saisit, avec une écriture très pure, vraiment très belle, les dérives inquiétantes et la violence. Elle le fait avec d’autant plus d’émotion qu’elle s’inspire, semble-t-il, la plupart du temps, de sa propre vie. Cela donne des romans d’une force incroyable car, au-delà des situations, Delphine de Vigan évoque des sentiments universels : à chaque page, on se dit qu’on aurait pu dire, vivre, ressentir exactement la même chose que ses personnages …


         Florilège


         "Ou bien elle rencontrerait un homme, dans le wagon ou au Café de la Gare, un homme qui lui dirait madame vous ne pouvez pas continuer comme ça, donnez-moi la main, prenez mon bras, posez votre sac, ne restez pas debout, c’est fini, vous n’irez plus, ce n’est plus possible, vous allez vous battre, je serai à vos côtés. Un homme ou une femme, après tout, peu importe. Quelqu’un qui comprendrait qu’elle ne peut plus y aller, que chaque jour qui passe elle entame sa substance, elle entame l’essentiel." (4e de couverture)


         "Combien de fois a-t-elle pensé qu'on pouvait mourir de quelque chose qui ressemble à ce qu'elle vit, mourir de devoir survivre dix heures par jour en milieu hostile." (page 48)


         "Quel adulte devient-on d'avoir su si tôt que la vie peut basculer ? Quel genre de personne, armée de quoi, à quel point désarmée ?" (page 148)


          "La ville est un mensonge assourdissant" (page 181)

 

         "Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient le même épuisement, une absence à soi-même qui projetaient le corps vers le sol." (page 299))

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 15:05
       Voilà bien longtemps que je n'ai rien publié, que j'ai déserté vos blogs en même temps que le mien ! Avec la reprise du travail (après deux ans de congé parental), il a fallu que je trouve mon rythme... Trois mois après la rentrée, j'arrive enfin à m'octroyer un peu de temps pour lire et me détendre !

     Je profite donc de ce billet pour vous signaler quelques livres qui ont rejoint ma PAL, depuis la rentrée :
  • Olivier ADAM, Des vents contraires, L'Olivier : je viens de commencer ce très beau roman dont le style, poétique et moderne, me bouleverse.
  • Delphine de Vigan, Les Heures souterraines, JC Lattès : somptueux ! C'est le seul que j'ai lu entièrement (sur une journée) et je vous le recommande vivement ! Je rédigerai un article ces jours-ci.
  • Yannick Haenal, Jan Karski, Gallimard : j'ai lu le chapitre 1. Très intéressant et bouleversant également.
  • Christine Arnothy, J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir, Le Livre de poche : j'ai un peu plus de mal à accrocher, mais je n'en suis qu'au tout début.
  • Sarah Cohen-Scali, Mauvais sangs, Tribal, Flammarion
  • Kressmann Taylor, Jours d'orage, J'ai lu
  • Tonino Benacquista, Quelqu'un d'autre, Folio
  • Tracy Chevalier, La Dame à la Licorne, Folio
  • Patrick Besson, Belle-soeur, Points.
  • Eric-Emmanuel Schmitt, Odette Toulemonde et autres histoiires.
  • Andrée Chedid, L'Enfant multiple, J'ai lu
  • Delphine de Vigan, Un soir de décembre, JC Lattès
  • Julie Jézéquel, Retour à la ligne, La Table Ronde
       D'autres viendront sans doute rejoindre mes étagères dans la journée car, aujourd'hui, c'est mon anniversaire !

Merci à tous ceux qui ont laissé des commentaires sur mon blog pendant mon absence !

A très bientôt !

Heide
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 13:40
      
       J'ai lu ce merveilleux roman au mois de juillet, sur les bords du lac de Léon où nous passions nos vacances. Grâce à mes enfants qui m'ont offert ce livre pour la Fête des mères, j'ai pu découvrir un jeune auteur vraiment talentueux. Après ce premier roman intense, aux accents de vérité douloureux, j'espère qu'il poursuivra une belle carrière d'écrivain.



        L'histoire

       Comme le suggère le titre, c'est une histoire d'amour passionnée, mais interdite qui nous est contée dans ce roman. Elle se déroule en Arabie-Saoudite, dans la ville de Djeddah où Nasser, un garçon sensible d'origine érythréenne, a grandi loin de sa mère et dans un monde d'hommes. Il y a connu la violence sous toutes ses formes : des abus sexuels dans un monde où la mixité est interdite jusqu'au mariage aux restrictions des libertés les plus fondamentales. Nasser souffre en silence, résiste autant qu'il peut en rêvant à celle qui sera sa bien-aimée. Jusqu'au jour où, en pleine rue, il reçoit un billet jeté par une ombre noire...

        Mes impressions

        J'ai été emportée par le destin de Nasser et de la jeune fille mystérieuse, baptisée Fiore par son amant. Rythmée par leurs lettres enflammées (qu'il faut cacher à tout prix, mais transmettre malgré les risques), leurs fiévreux "habibi" et "habibati" (mon amour), leur histoire est tout simplement magique car elle semble prendre racine hors du temps et de l'espace, hors des contingences culturelles qui voudraient l'avilir. Cet amour est pur, azuréen, lumineux car il est don de soi à l'autre, au-delà même de la matérialité du corps. Et en même temps, il s'incarne dans les petites Chaussures Roses d'abord, puis dans la sensualité des corps qui s'étreignent.
        Même si elle est "haram" (interdite par le loi islamique), cette passion est rendue possible par l'audace des deux amants qui osent mettre leur honneur et leur vie en péril pour pouvoir se contempler, remplacer l'image imaginaire par l'image réelle, masquée pas l'abaya de la jeune femme. Ils acceptent de se mettre en danger - le châtiment serait terrible pour l'un comme pour l'autre, ils le savent - pour pouvoir enfin se retrouver et s'aimer dans la clandestinité. C'est une femme intelligente, libre et sensuelle qui s'éveille sous le regard de Nasser, une fois le voile à terre. Et c'est un immense hommage qui est rendu aux femmes opprimées à travers les choix et la destinée de Fiore.

         Fiore a-t-elle un avenir auprès de Nasser ? Je vous laisse le découvrir ...


         Florilège

        Voici l'une des plus belles lettres écrites par Nasser :

"   Fiore,

   J'espère que tu ne m'en voudras pas de me montrer aussi imprudent, mais aujourd'hui, j'ai décidé de t'avouer mon désir. Le moment te semblera peut-être mal choisi et la franchise de mes propos pourrait te choquer, toi dont l'amour est si pur. Mais je me dois d'être sincère.
   Je pense sans cesse à toi, quand je marche dans la rue, quand j'attends l'imam devant chez lui, à la mosquée ou au lycée.
    Parfois, mon esprit m'emporte au beau milieu du désert. Tu m'attends et je cours vers toi. Au début, tu portes ton voile. Mais je m'approche et je m'aperçois que ce noir est celui de  ta peau. Tu es seule sous le soleil brûlant. Telle une plante du désert, tu n'as besoin de rien pour survivre. Les pieds plantés dans le sable comme des racines chargées d'un millénaire d'histoire, tu te dresses vers le ciel, semblable à une reine abyssinienne.
Enfin je parviens à tes côtés, hors d'haleine, comme si je venais de parcourir la terre pour trouver la femme dont parlent les légendes, l'amante que tous les hommes attendent et que toutes les femmes redoutent depuis des milliers d'années. Le mythe que les hommes se transmettent de génération en génération, le corps tremblant de désir.
    Ta magie illumine le ciel d'un océan d'étoiles et transforme le désert en un lit de fleurs sur lequel nos corps se rencontrent pour la première fois. Je t'embrasse et tu m'avoues : "Malgré ce que racontent les légendes, je découvre moi aussi le pays des amants : je suis seule depuis toujours, car je t'attendais."
    Et je te réponds : "Nous aurons toute la vie pour apprendre comment faire l'amour, et cela commence maintenant, habibati."
(page 177-178)
                                                                                                                 

        " Comment la vie peut-elle soudain devenir si belle ? Fiore marchait devant moi, laissant un sillage rose sur la corniche de Djeddah. "Lorsqu'une femme marche, m'avait dit le poète du camp de réfugiés, toute la terre marche avec elle." Je comprenais enfin. On aurait dit qu'elle entraînait la terre avec elle, me laissant flotter là, en apesanteur." (page 211)

        " On m'a forcée à rejoindre ce monde nouveau où je devais me vêtir de noir, comme pour porter le deuil de mon existence" (page 247)

        " Nasser, y a-t-il vraiment quelque chose en moi qui pousse les hommes vers le mal ? Pourquoi devrais-je m'inquiéter de l'enfer ou du paradis qui les attend, pourquoi serait-ce à moi de payer le prix de leur faiblesse ? Je ne suis qu'une femme qui voudrait mener sa vie librement." (page 247)

Bonne lecture !
 
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 11:31
       Ce matin, Calypso propose sur son blog un petit jeu amusant et parfait pour m'aider à occuper les quelques heures stressantes qui m'attendent aujourd'hui...  Il s'agit de répondre à quelques questions par un titre de livres lus dans l'année. Moi aussi, je me suis octroyée une petite entorse à la consigne en proposant également des livres inscrits dans ma PAL ou lus il y a plus d'un an (comment ça je triche ? ).

Décris-toi : Prof ...et fière de l'être.
Comment te sens-tu ? Beloved
Décris là où tu vis actuellement : Aux champs
Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu ? Un appartement à New-York
Ton moyen de transport préféré : De si jolis chevaux.
Ton/Ta meilleur(e) ami(e) est : Profondeurs.
Toi et tes amis, vous êtes : Sans un mot
Comment est le temps : Le Temps captif.
Ton moment préféré de la journée : A ce soir.
Qu'est la vie pour toi : L'Espoir
Ta peur : Être sans destin.
Quel est le meilleur conseil que tu puisses donner : Apprendre à vivre.
Pensée du jour : Puisque rien ne dure.
Comment aimerais-tu mourir ? Comme une mère.
La condition actuelle de mon âme : Le Regard aux aguets.

A votre tour !

D'autres joueurs et joueuses (je complèterai au fur et à mesure) : Ankya
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 15:29
        C'est dans le cadre d'une lecture commune que j'ai commencé à lire Le Maître des illusions de Donna Tartt. Inutile de cacher trop longtemps ma déception quant à ce roman : même s'il était dans ma PAL depuis plusieurs années (si, si ...) et malgré les excellentes critiques qui ornent la quatrième de couverture, je n'ai pu en venir à bout ...

        Cela arrive ! Je suis restée en marge de cette communauté d'étudiants, étranges et peu attachants, évoluant dans une atmosphère froide et austère. A chaque fois que j'essayais de me replonger dans le roman, le livre me tombait des mains et d'autres horizons romanesques m'ouvraient des bras plus accueillants ! Peut-être n'était-ce pas le bon moment alors que trop de livres franchement passionnants m'attendent dans une PAL gigantesque... Je ne saurais dire pour quelles raisons exactes la rencontre ne s'est pas faite. Cela dit, j'avoue que je ne suis pas allée bien loin dans ma lecture (je n'ai lu qu'une centaine de pages).

        Bref, j'en étais quitte pour un abandon de lecture, ce que je déteste... Mais à lire les articles de mes amies bloggeuses Anneso, Kalistina, Calypso (et d'autres que j'oublie sans doute), j'ai bien envie d'essayer de m'accrocher pour pouvoir vous livrer un avis conséquent et motivé... dans quelques jours !

        A suivre donc !
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 11:00
        Dimanche 9 août 2009, Thierry Jonquet nous a quittés... Auteur contemporain reconnu par la critique littéraire, il excellait dans le genre du polar, mais écrivait aussi des nouvelles et autres textes pour la jeunesse.

        Je me disais en parcourant la longue liste de ses oeuvres que c'était assez fréquent de découvrir de véritables talents au moment de leur mort... "Mieux vaut tard que jamais" dira-t-on, mais tout de même, quel dommage de ne pouvoir rendre à qui le mérite qu'un hommage posthume !
J'avais bien étudié la nouvelle Nadine proposée dans un manuel scolaire de 5e, mais je n'avais malheureusement ni eu l'idée ni eu l'occasion de découvrir les autres titres de Thierry Jonquet. Suite à la proposition de Stephie, je me suis plongée il y a deux jours dans le roman policier intitulé Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte (Points, "Roman noir"). Le titre - tout un programme ! - et la couverture m'ont immédiatement attirée et j'adore, vraiment j'adore le style, l'écriture sans concession, "au scalpel", comme j'ai pu le lire, l'atmosphère et le sujet.
Voici la critique de Télérama que l'on peut lire sur la quatrième de couverture :
                               "Thierry Jonquet est un chroniqueur des temps modernes
                                 qui capte, analyse, dénonce, en vrac, la maltraitance, la
                                 misère, l'abétissement. Un livre qui cogne."
J'ai également acheté Mygale, un roman policier paru en poche (Folio policier n°52) sur lequel j'ai lu de très bonnes critiques.

       Mais je vous en dirai plus dans un billet que je publierai courant septembre. En attendant, si vous souhaitez en savoir plus sur l'oeuvre de Thierry Jonquet, rendez-vous sur le site officiel ici ou sur le site de Stephie pour des précisions sur les modalités de participation à cet hommage. Sachez qu'il s'agit de lire un ou plusieurs romans de l'auteur pour fin septembre et de rédiger un article à son sujet. Stephie recensera tous les articles parus, dans un billet , début octobre. Pour ceux qui n'auraient pas de blog, n'hésitez pas à poster votre avis de lecture sur l'un des blogs participant à cet hommage!
Enfin, merci à Leiloona à laquelle nous devons le logo "Hommage à Thierry Jonquet".
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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 13:43
                                                                                                           
        Il est des moments de lecture essentiels parce qu'ils sont l'occasion d'une réflexion ou parce qu'ils suscitent une profonde émotion ... Sobibor de Jean Molla est de ceux-là.
J'avais entendu parler, à plusieurs reprises et en des termes des plus élogieux, de ce roman, publié dans une édition pour les jeunes (Scripto de Gallimard). Je m'étais promis de le lire très rapidement et je ne le regrette pas car ce livre est réellement bouleversant. C'est en apnée que je me suis plongée dans l'inconscient d'Emma dont l'histoire personnelle est douloureusement mêlée à l'Histoire collective.

        L'histoire

        Emma a bientôt 18 ans. L'âge qui vous émancipe de la tutelle parentale. L'âge des responsabilités à prendre, des projets à construire. Mais Emma est anorexique. Elle malmène son corps de jeune femme, vomit pour se libérer d'un passé familial dont elle pressent rapidement le poids effrayant. Emma est très proche de ses grands-parents et en particulier de sa grand-mère Mamouchka. Ces deux êtres qu'elle adore sont pour elle des modèles, à un âge où les parents ont cessé de paraître tout puissants et parfaits. Mais, avec les quelques mots prononcés par Mamouchka à la faveur d'un rêve, un passé sordide, volontairement enfoui, refait surface. Il entraîne avec lui de terribles fantômes qui crient encore leur souffrance à travers le corps meurtri de l'adolescente ...


        Mes impressions

        Difficile de parler de Sobibor sans risquer de lever une partie du voile sur le malaise inconscient dont souffre Emma.

CEUX QUI NE SOUHAITERAIENT PAS EN SAVOIR TROP DEVRAIENT EVITER DE LIRE CE QUI SUIT, même si j'essaie de ne pas trop en dire !

          Le roman s'ouvre sur une phrase-choc - "aujourd'hui, j'ai vomi pour la dernière fois" et sur un crime odieux - celui d'Eva  Hirschbaum et de son petit garçon.

       Grâce à la maîtrise implacable de la construction, nous allons de surprises en surprises, au rythme d'Emma, découvrant ici une page arrachée (pourquoi ?), là une histoire d'amour improbable au milieu de l'horreur jusqu'à la confrontation finale, d'une force insoutenable, au cours de laquelle peut éclater la vérité... La narration à la première personne (histoire d'Emma et de son anorexie) est interrompue par le récit enchâssé que constitue le "Journal de Jacques Desroches", un collaborateur engagé dans la Légion des volontaires français. Dans ce Journal qui commence le 20 janvier 1942 et s'achève le 4 juin 1943, Jacques Desroches raconte, avec enthousiasme et conviction, son quotidien au camp de concentration de Sobibor où il est chargé de collecter les chiffres ...
La description de l'organisation montre le cynisme épouvantable des SS qui "réceptionnent le matériel humain" par des jardins afin de n'éveiller aucun soupçon et de rassurer les arrivants. "La rapidité d'exécution est une des clés de notre réussite !" affirme Jacques Desroches (page 93) à un moment du récit où désormais il sait ce qu'il advient de ces personnes et participe en toute conscience à la solution finale. Cette évolution du personnage est d'ailleurs l'une des clés du roman car elle l'a conduit , à l'époque, à un acte absurde, point de départ et point d'aboutissement d'un drame dont les ramifications n'ont cessé de se déployer à travers le temps ... jusqu'à Emma. Jacques Desroches se livre également à un compte rendu très précis et éprouvant des techniques d'extermination. "Productivité" et "efficacité" en sont des termes clés, chiffres à l'appui.
Entre deux, il parle d'Anna, une "paysanne" polonaise au service des nazis, et de leur amour. Le contraste entre l'émotion de Jacques face à Anna, face à "la beauté et à la sérennité des lieux" (page 106) et l'horreur de l'épuration à laquelle il participe est saisissant. Sa désinvolture face à des actes inhumains trouve un écho dans l'attitude résignée d'Anna.

       La portée philosophique et psychanalytique de l'oeuvre est passionnante : "est-ce qu'on peut savoir ce qu'on ignore ?" (page 143). L'anorexie d'Emma révèle inconsciemment le poids d'un secret de famille et dit, là où les mots sont interdits, la parole du vieil homme juif (épisode relaté page 120-121) : que veut dire "zakhor"en hébreu ? "Souviens-toi" ... Emma, souviens-toi dans ton corps de ce que personne n'a pu dire avec des mots !
Parallèlement, le roman nous invite à une réflexion sur la responsabilité face au crime - notamment lorsqu'il est organisé, collectif et lorsque les exécutants sont soumis à une hiérarchie -, sur la complicité et la notion de libre-arbitre, sur la différence morale entre mentir et ne pas dire.

       En somme, une oeuvre magistrale indispensable et d'un abord facile quant à l'écriture, mais souvent difficile de par la force du sujet traité.


       Florilège

       Sur l'anorexie :

       " Pouvait-il le comprendre ? Au fur et à mesure que je perdais du poids, je m'étais allégée de ce qui m'encombrait ; je m'étais désintéressée de ce qui faisait de moi une femme. [...] J'avais retrouvé ma silhouette étroite de petite fille. Sans ma jeunesse. La peau de mon visage s'était creusée et accusait un âge qui n'était pas le mien." (Emma - page 66)

      "J'ai alors très exactement compris que mon anorexie était une agression, un coup brutal que je décochais aux autres et que ce coup prenait toute sa force si je n'emmaillotais pas ce qui me restait de chair dans des vêtements, mais que je le jetais  à la face de ceux que je voulais blesser." (page 161)


       Sur la logique nazie qui fait froid dans le dos :

       "Notre efficacité provient de notre aptitude à maîtriser nos émotions. Ce ne sont pas des êtres humains que nous traitons. Le plus difficile est de le comprendre et de l'accepter. Quand on a saisi cette évidence, tout devient tellement plus simple. Il nous faut veiller également à ne pas poser le problème en des termes prétendument moraux. Nous sommes par-delà le bien et le mal, et notre oeuvre pourrait susciter bien des incompréhensions. Il importe donc qu'elle soit achevée quand nous nous en expliqueront. A ce moment-là, elle s'imposera par son évidence." (Le SS Konrad à Jacques Desroches - pages 96-97)

      "Les Ukréniens ouvrent les portes et c'est la cohue des effarés qui commence. [...] Ils descendent sur le quai épuisés, les yeux éblouis par la lumière qu'ils n'ont pas vue depuis des jours, sales à faire peur, dépourvus de cette dignité qui force l'admiration chez les peuples forts. Comment éprouver de la compassion pour eux quand ils n'inspirent que du mépris ?
       On les mène à l'abattoir et ils ne se révoltent pas, malgré les cris, les insultes, les coups. Ils semblent ne vouloir se douter de rien, confiants en leur Dieu ou en je ne sais quoi, incapables de concevoir ce que nous avons imaginé pour eux." (Journal de Jacques Desroches - page 119)

         Et puis :

        "Ici-bas, chacun se comporte en fonction de ce qu'il est. Certains agissent, d'autres meurent, d'autres enfin préfèrent ne rien voir et ne rien entendre. C'est ainsi." (page 107)


Bonne lecture !






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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 21:18

       Comme promis, je réponds enfin au tag de Neph. J’aurais dû m’atteler à la tâche depuis un bon mois, mais les petits soucis de santé de mon bébé m’ont pris beaucoup de temps et d’énergie. Maintenant que tout est rentré dans l’ordre ou presque et que le stress est retombé, j’arrive à retrouver du temps pour la lecture et je compte bien dynamiser mon blog et repartir à la découverte des vôtres !


     Alors pour les huit vœux demandés par ma petite Neph, je dirais :


           1. Que mes trois enfants s’épanouissent chacun en fonction de son âge et de ses projets. En particulier, que ma petite dernière reprenne du poids et retrouve son bel appétit ; que mes grands réussissent leurs études et fassent de leur vie ce qu’ils auront choisi.

          2. Que mon chéri ne connaisse pas de rechute, que sa santé soit préservée le plus longtemps possible.

Q       3. Que mon année de stage se passe bien et que j’obtienne une affectation dans ma ville ou dans ses environs.

         4. Que ma motivation pour l’agrégation 2010 ne s’envole pas avec les premiers rassemblements d’hirondelles.

          5. Que je trouve du temps pour mon blog (moi aussi !)

 Q      6. Que mon beau-père trouve la force de prendre soin de lui …

          7. Que je n’oublie jamais de profiter de chaque moment de bonheur,  même dans les petits détails de la vie quotidienne.

          8. Que nous ayons souvent l’occasion de nous réunir en famille, cousins, cousines, oncles et tantes, parents et grands-parents, autour du souvenir de ma grand-mère, dans mon cœur à jamais …


 

      Maintenant, je dois dire à quoi me font penser les mots donnés. Alors réfléchissons …


        Message : je pense aux texto laissés par mes enfants qui trouvent insupportable de ne pas pouvoir me joindre (j’oublie souvent que j’ai un portable : soit il est éteint, soit je ne l’ai pas rechargé …)


        Blog : j’ai longtemps hésité avant de me lancer, mais c’est vraiment très sympa de lire les messages de personnes qu’on finit par connaître un peu, à force …


        Prix du livre : s’agit-il des prix littéraires ou du prix (important quand même) d’une nouveauté ? Dans le premier cas, je dirais par expérience que je suis souvent plus sensible à des romans primés par des lecteurs ou des libraires qu’aux Prix Goncourt par exemple (sauf le Goncourt des Lycéens). Dans le deuxième cas, tous les passionnés de lecture savent quel budget cela représente que de lire les nouveautés quand on n’a pas la chance d’avoir une bonne médiathèque dans sa ville …


        Croix : je pense aux croix en bois scellées dans la pierre, au détour d’une route de campagne. Petite, elles m’impressionnaient. Aujourd’hui, je trouve touchant de voir des fleurs au pied de ces croix et j’imagine la ferveur de la vieille femme ou du vieil homme qui les a déposées là.


        Scrap : quesako ?


        Création : je pense à ma belle-mère et à ses talents artistiques. En particulier, à tous les vêtements qu’elle a créés à l’époque où elle avait sa boutique. Et je pense au tournant qu’a pris sa vie ensuite, au sacrifice énorme qu’elle a consenti et à la belle revanche qu’elle prend aujourd’hui avec ses toiles magnifiques.


        Bonheur : ne pas oublier que « rien ne vaut ce jour d’aujourd’hui » comme l’a si bien dit Goethe. Et ce n’est pas toujours évident : on se laisse tellement facilement envahir par des détails qui empoisonnent l’existence !


        Vie : à ne pas rater car, jusqu’à preuve du contraire, on n’en a qu’une !


      Enfant : ma raison de vivre, mon horizon … Et je pense aussi au Prophète de Khalil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants … », un texte magnifique à méditer …


        Passion : vivre tout intensément, mettre la passion au cœur de sa vie et pas uniquement la passion amoureuse qui n’a qu’un temps (après c’est bien aussi hein !). Pour moi, la passion, c’est l’énergie …



       Parler de Neph, c’est dire comment je la vois à travers ses messages et ses articles.


   D’abord, c’est une collègue que j’aimerais bien connaître dans la vraie vie. Je l’imagine dynamique, sensible et cultivée, ouverte aux autres (une petite brunette aux cheveux mi-longs, ne me demandez pas pourquoi !) Je lui souhaite plein de bonnes choses pour l’avenir, en particulier dans son nouveau lycée.

   Neph, continue à nous rédiger de passionnants billets reconnaissables entre tous par ton fameux « bon vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle ! »


     C’est à mon tour de taguer huit personnes, en espérant arriver la première pour ce tag (ce qui est peu probable) : Anne, anneso, Flora, Vicim, mifarenier, emi-lit, Lectiole et  Mariel !

 


A vous les filles ! Et bonnes vacances à ceux et celles qui, comme moi, partent se reposer. Je serai de retour le 25 juillet avec de belles photos et plein de souvenirs !

 

 

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 23:30
      Et je viens seulement de m'en rendre compte ! Je suis vraiment très flattée d'avoir reçu cette belle "médaille" d'or par émi-lit dont je vous invite à découvrir le blog, listesrature créé effectivement en même temps que le mien.
       Vous remarquerez tout de même, lors de votre visite, que le blog d'Emi-lit est beaucoup plus fourni que le mien, que les rubriques y sont classées, les liens amis affichés et j'en passe ...  Moi aussi Emi-lit, j'apprécie beaucoup tes articles !
      Je ne suis pas sure d'avoir vraiment mérité cette récompense ... Pas autant qu'Emi-lit, c'est certain ! Mais je promets de me rattraper ! Bon, vous m'accorderez une dizaine de jours car je pars en vacances, mais à partir du 25 juillet, je promets au moins un article par semaine voire deux, si je peux.

A mon tour de transmettre ce "blog de ouro" à Anne dont les articles sont toujours très intéressants. Et une médaille d'honneur (car elles ont déjà reçu le "blog d'or") à Stephie et pimprenelle, mes inspiratrices : en effet, c'est en lisant leur blog que j'ai eu envie de créer le mien et j'adore leur "lecture du dimanche" ! Et je n'oublie pas Neph, à qui je dois des excuses pour ne pas avoir encore  répondu à son tag .
Merci à tous les bloggeurs qui me rendent visite régulièrement !



Enfin, je copie/colle la règle du blog d'or:
- Mettre le blog d'or sur son blog
- Mettre un lien vers le blog qui le lui a transmis
- Offrir cette récompense à un ou plusieurs autres blogs
- Informer les destinataires
- Recopier le règlement.

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 23:00

       C’est avec une pièce de théâtre au titre prometteur que je redonne vie à mon blog délaissé depuis trop longtemps …

La métaphore a de quoi intriguer et on soupçonne facilement une embrouille amoureuse quand débarquent des personnages au caractère bien trempé, un homme et une femme, un couple plus tout à fait au début de son histoire mais pas encore au moment où la routine s’installe. « Tout commence par un baiser » (c’est la première phrase de la pièce), se prolonge par un quiproco diabolique et se termine … A vous de le découvrir !

 

       L’histoire  

 

       Diane Pommeray et  Richard Darcy vivent le grand amour. Ils n’ont pas le même tempérament amoureux, pas les mêmes projets (Diane refuse obstinément le mariage), mais ces deux-là ne peuvent se passer l’un de l’autre. Ce tableau idyllique se trouve totalement bouleversé lorsque Diane, sur les conseils de Madame Pommeray, sa mère, se prend à jouer un jeu dangereux : alors qu’elle s’imagine que les sentiments de Richard à son égard sont moins forts, pour tester l’attachement de son amant, elle lui fait croire que ce sont justement ses sentiments à elle qui commencent à faiblir. La réaction de Richard n’étant pas celle qu’elle attendait, Diane use de son statut professionnel – elle est députée et défend le droit des femmes – pour planifier sa vengeance. Les événements  vont alors s’enchaîner jusqu’au dénouement…

 

         Mes impressions 

 

       L’idée était séduisante, la métaphore selon laquelle nos sentiments et notre subjectivité seraient comparables à la théorie de la dérive des continents avec son cortège de manifestations naturelles violentes est vraiment bien vue. L’auteur explique d’ailleurs ce rapprochement dans une « note sur la tectonique »après la pièce. Mais je trouve que cette « tectonique des sentiments » aurait été plus convaincante si le genre choisi avait été le roman : celui-ci aurait permis un approfondissement du caractère des personnages ou de la noirceur des situations sans que ne manque, à la lecture, le jeu de comédiens talentueux.  Peut-être que certaines pièces se prêtent moins bien que d’autres à la lecture … Finalement, j’ai trouvé que l’intrigue était assez hésitante et mal ficelée, ce qui gênait la compréhension par moment. C’est dommage car l’idée de départ était vraiment excellente et le personnage de Diane d’une noirceur redoutable aurait fait un formidable personnage romanesque ! Enfin, malgré un article peu élogieux sur la forme, je vous conseille tout de même cette lecture pour le machiavélisme détonnant du personnage de Diane et la réflexion qui l’accompagne. Et bien sûr, pour l’humour décapant de Madame de Pommeray, délicieuse belle-mère et instigatrice involontaire de toute l’affaire !

 

 

       Florilège


       « On ne peut pas être amoureux et avoir confiance » (Diane, page 16)


       « Les femmes ne peuvent comprendre que ce qu’il y a de féminin dans un homme et les hommes que ce qu’il y a de masculin dans une femme : autant dire qu’aucun sexe ne comprend l’opposé. En interprétant sa conduite, tu es certaine de te tromper. » (Madame Pommeray, page 16)


       « Justement, aimer n’est pas connaître » (Madame Pommeray à Richard, page 69)


       « J’aurais pu te le cacher mais ma volupté, ma délectation, c’est de te le dire. » (Diane à Richard, page 128)


       « ça n’existe pas, les bons, les méchants, il n’y a que des actes mauvais ou des actes bons, et, entre eux, des humains qui s’agitent. » (Diane à Richard, page 163)


       « Par orgueil, par précipitation, j’ai bousculé les plaques et provoqué une catastrophe. » (Diane à Richard, page 164)


       Pièce créée à Paris, au Théâtre Marigny en janvier 2007 pour la version définitive. Mise en scène de l’auteur. L’actrice qui jouait Diane était Clémentine Célarié : j’adore cette actrice et je la vois parfaitement bien dans ce rôle …


Bonne lecture !

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